mardi 17 juin 2008

Et si...

...On claquait tout. Comme ça. Pas besoin de coup de tête. Pas de valise, pas de but ni destination.
Rien.
Il est parti comme ça, rompant son habitude de prévenir sa prévenance et prévoyance. Il aurait pu suivre un rêve, une image, une femme, un leader.
Rien.
Il est parti comme ça.
Il aurait pu se suicider, il était déjà mort depuis longtemps. Il s'en ait rendu compte comme ça, l'espace d'une seconde qui volait entre deux autres dans la multitude. Il s'est rappelé quelque chose.

Je l'ai trouvé marchant jusqu'à la frontière. J'y avais massé une compagnie entière. Il m'a dit vouloir passer, il m'a dit avoir quelque chose à faire là-bas. Quand je lui ai demandé où il a pointer le doigt vers l'horizon, des plaines sur trois cent kilomètres.
Il n'avait pas l'air étonné quand je lui ai dis que c'était la guerre, que nul ne pouvait passer, il a paru s'en fiche, tout simplement. Je lui ai dis que la mort n'était pas un voyage malgré ce qu'on pouvait en penser. Il a répondu qu'il savait avec un étrange sourire, indéfinissable.
Je crois qu'il s'était détaché de toute chose et que ce qui l'a ramené c'était de savoir qu'il y avait quelque chose derrière l'horizon, derrière l'horizon de sa propre vie j'entends.
Il s'est engagé, et m'a raconté pendant des années un peu de sa vie. Je n'ai su que trois ans après qu'il avait quitté sa famille, son travail.

Laissez-moi vous raconter qui il était, moi qui ai vu le monde dans son intégralité, ce fut bien une des rares choses que je n'ai jamais su.

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